Mère,

 

J’ai de toi une image

Qui ne vit qu’en mon cœur

Là, tes traits sont si purs

Que tu n’as aucun âge.

 

 

Là, tu peux me parler

Sans remuer les lèvres

Tu peux me regarder

Sans ouvrir les paupières.

 

 

Et lorsque le malheur

M’attend sur le chemin

Je le sais par ton cœur

Qui bat contre le mien.

 

 

                                                    Maurice Carême